Il est très important de dire à son employeur que vous faites un burn out quand c’est le cas, et lorsque vous vous sentez prêt. Car votre santé doit primer avant tout et il est préférable d’avoir cette conversation difficile une bonne fois pour toute, afin de pouvoir démarrer sereinement un processus de guérison.

En effet votre patron n’a pas forcément conscience de votre épuisement professionnel ; il n’a peut-être rien perçu de vos symptômes du burn out. Et qui sait, peut-être qu’il sera disposé à aménager votre charge de travail et votre temps de travail pour vous aider à vous reconstruire ?

De même que votre employeur peut avoir remarqué que vous n’êtes plus aussi productif qu’avant et le fait de lui expliquer ce que vous traversez lui permettra de mieux vous comprendre et peut-être d’agir en conséquence.

Quels que soient les chemins que vous explorerez pour sortir d’un burn out, le point de départ incontournable est de le dire à votre employeur.

Voici quelques stratégies pour aborder cette conversation de façon positive et vous mettre dans de bonnes dispositions pour traverser cette période difficile.


Comment annoncer son burn out à son employeur ?


1. Annoncez-le d’abord à un proche

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Avant de dire à votre employeur que vous traversez un burn out (ou un bore out aussi), une stratégie rassurante consiste à vous confier d’abord à un ami ou un membre de votre famille.

Le fait de verbaliser ce qu’il vous arrive, de montrer qu’il y a une prise de conscience, bien que ce soit difficile, c’est essentiel pour obtenir le support dont vous avez besoin.

Et sans le support de vos proches vous vous sentirez seul et anxieux à l’idée de devoir dévoiler votre syndrome d’épuisement professionnel à des tierces personnes comme votre patron.


2. Préparez-vous à être en inconfort

Penser que vous irez en entretien avec votre patron pour lui parler de votre burnout et que vous serez parfaitement à votre aise n’est pas très réaliste.

Par définition cet entretien vous mènera sur des terres inconnues où vous auriez préféré ne pas être. Mais plutôt que de vous cacher derrière votre inconfort pour ne pas exprimer tout votre mal être, préparez vous à prendre appui dessus pour en faire la raison même qui justifie que vous en parliez maintenant à votre employeur.

Vous pouvez introduire votre conversation avec des phrases comme – « Je pense que vous savez que je n’aurais pas demandé à vous parler de la sorte si ce n’était pas quelque chose d’important… » – ou – « Il est très difficile pour moi d’avoir cette conversation avec vous mais… ».


3. Trouvez le bon timing

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Essayer de caler un entretien avec votre patron au bon moment, c’est à dire planifiez-le dans vos agendas. Ce n’est pas un échange qui peut se faire à la machine à café où à la première occasion venue.

Pour vous rassurer, vous pouvez essayer de bloquer un créneau un après-midi entre 15 et 16 h, ce qui serait le créneau de la semaine où les managers sont les plus agréables, d’après le livre « The power of when (Le pouvoir du quand) » du Docteur Michael Breus.


4. Allez dans le détail, en toute transparence

N’oubliez pas que votre patron est un être humain avant tout. Il est important de parler d’humain à humain et non de salarié à employeur.

La vulnérabilité crée des liens et permet à votre interlocuteur de se mettre dans vos chaussures. Alors soyez honnête et ouvrez-vous, sachant qu’il n’est pas impossible que votre propre patron se retrouve dans votre récit, si lui même a déjà connu un épisode de burn out.

Votre patron peut montrer de l’empathie, ce qui vous mettra encore plus à l’aise pour avancer vers un entretien productif. Et pour qu’il soit productif, dîtes précisément ce que vous traversez, comment vous vous sentez, l’effet que ça a sur votre productivité et votre vie privée, etc.

Évitez des formules du type « je suis super stressé en ce moment ». Car dans l’absolu, tous les salariés ont des raisons d’être stressés ci et là. Mettez les pieds dans le plat ! Parlez de votre mal-être, d’où il vient, pourquoi…


5. Ne proposez pas les solutions

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Vous avez peut-être l’habitude au travers de votre travail de faire des points de suivi à votre manager en veillant à présenter les solutions que vous avez déjà envisagées sur les points de blocage pour montrer vos qualités de chef de projet.

Dans le cas de votre burn out, il ne s’agit pas d’un suivi de projet. Et vous n’avez pas à faire bonne impression pour montrer que vous contrôlez la situation, que votre patron n’a pas à s’inquiéter.

En pratique, vous n’avez pas à préparer une solution pour répartir votre charge de travail aux collègues si vous envisagez d’être en arrêt maladie pour une longue période. Vous n’avez même pas à y réfléchir, c’est le travail de votre organisation, pas le vôtre.

Résistez donc à la tentation d’offrir une solution à la situation pour faire bonne impression à votre employeur.

La chose la plus importante à ce stade est que vous démarriez votre processus de guérison et cela ne saurait recommencer par faire reposer sur vous la responsabilité du bon fonctionnement de vos services pendant toute votre absence.

Autorisez-vous d’être vulnérable à l’heure de parler à votre patron. Autorisez-vous de ne pas avoir les réponses à toutes les questions.


6. Prenez votre part de responsabilité

Pendant que vous expliquez ce qui serait selon vous les causes de votre burn out, évitez d’accuser votre patron d’en être la cause, directement ou indirectement, et assumez pleinement la responsabilité de votre état de santé et surtout, de votre guérison à venir.

Par exemple, au lieu de dire « vous avez fait ci, vous avez fait ça », dîtes « j’ai ressenti ci, j’ai ressenti ça ».

N’hésitez pas également à reconnaître l’impact que votre burn out a pu avoir sur l’équipe en disant par exemple « Je suis navré pour le délai qu’on a loupé sur le dernier projet, je sais que ça a pu affecter le département XYZ ».

Au final, ça reste votre responsabilité première de veiller sur vous, ce qui passe par :

  • bien dormir
  • manger sain
  • faire de l’exercice
  • tisser des relations enrichissantes
  • faire ce que vous aimez dans la vie
  • pratiquer des activités qui vous revigorent
  • pratiquer des activités qui nourrissent votre créativité
  • prendre soin de vous lorsque vous n’allez pas bien


7. Pensez à vous avant tout

Si vous êtes un hyper actif avec des standards de performance élevés, il vous sera difficile de mettre de côté vos responsabilités professionnelles pour prendre le temps de vous occuper de vous et de votre santé mentale.

Pourtant c’est exactement ce dont vous avez besoin pour commencer à sortir de votre burn out.

Il faut donc aller dans cet entretien en sachant que d’un côté même si votre équipe essayera de faire certains efforts pour vous aider à traverser votre burn out, votre manager n’aura quant à lui d’autres choix que de prioriser le bon fonctionnement de son équipe, avec ou sans vous.

Cela signifie qu’il faut s’attendre à des échanges difficiles où vous aurez l’impression de devoir choisir entre faire la bonne chose pour vous et faire la bonne chose pour votre entreprise.

Quoiqu’il arrive, choisissez VOUS toujours.

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En résumé ‘Dire à son employeur qu’on a un burn out’

Il est important de dire à votre employeur que vous faites un burn out dès que vous en êtes convaincu et que vous êtes prêt à communiquer. Cette démarche doit être faite sans crainte, partant du principe que quelle que soit la position que prendra votre entreprise vis à vis de vous, elle ne pourra que vous être bénéfique.

En effet si vous reconnu comme un employé de qualité, diligent, appliqué et travailleur, et si votre entreprise est concerné par votre développement et votre épanouissement, elle comprendra votre message et trouvera un moyen de se réorganiser en attendant que vous soyez de nouveau d’attaque, quelle que soit la charge de travail en cours.

Si au contraire votre employeur vous tourne le dos et montre peu de considération vis à vis de votre souffrance, c’est qu’il était grand temps que vous preniez un autre chemin que celui-là.

Donc dans tous les cas, vous serez gagnant.

Le burn out peut générer des émotions négatives au point de dégrader l’estime de soi, à vous laisser penser que vous n’êtes finalement pas assez bon dans ce que vous faites, que vous auriez pu faire en sorte que cette situation n’arrive pas jusque là, que vos collègues vous jugeront, etc.

Tout cela peut surgir et s’amplifier encore plus lorsque vous vous apprêtez à parler à quelqu’un d’autre de ce que vous traversez.

N’ayez toutefois pas honte de ces émotions, car elles font partie intégrante de votre burn out. Vos émotions ne sont pas vos ennemis.

Vous pourriez envie de verser une larme pendant que vous cherchez vos mots, ou peut-être aurez vous le souffle coupé. rien de grave, c’est normal.

Montrer ces émotions n’est peut être pas dans la norme des choses en milieu professionnel mais dans ce cas c’est normal, vous faites un burn out, une maladie professionnelle. Vous n’avez pas besoin de les étouffer ou de les repousser dans le but d’être « professionnel ».

Ce n’est pas votre faute si cela s’est produit et cette phase de votre vie pourra malgré tout vous apportez une belle expérience. Mais les leçons à tirer de ce que vous traversez ne s’apprennent pas du jour au lendemain.

Pour l’instant, tout ce que vous avez à faire est de prendre soin de vous-même du mieux possible, en vous convaincant que ce ne sera pas toujours comme ça, que le jour viendra où le burn out sera derrière vous et vous pourrez alors reprendre le cours de votre vie professionnelle plus fort, plus serein.

Publié par Kliner