Où vous voyez-vous dans 5 ans ?

Quand cette question arrive dans un entretien d’embauche, c’est le moment où on tutoie souvent le folklorique.

« En tant que patron de cette boîte », « Je me vois à mon compte », « Aussi loin que vous me laisserez aller » ou encore, « À votre place. »

Il va sans dire qu’aucune de ces réponses n’est à donner en entretien. Tout du moins sans la compléter d’un argumentaire qui donne de la consistance à votre propos.

En effet cette question est régulièrement posée par les recruteurs et il n’est pas si évident d’y répondre spontanément, surtout si on ne l’a pas préparée un minimum avant.

Si vous avez un entretien en vue avec une entreprise, dans cet article nous vous expliquons pourquoi les recruteurs posent cette question et nous vous donnons de précieux conseils pour y répondre en marquant des points.


Pourquoi les recruteurs posent cette question

Un recruteur vous posera cette question pour évaluer 3 principaux éléments :

  • Votre capacité à vous projeter dans votre avenir professionnel
  • Votre niveau d’ambition
  • Vos possibilités d’évolution dans l’entreprise

Avant toute chose, lorsqu’un recruteur vous demande où vous voyez-vous dans 5 ans, il essaie de voir si vos objectifs professionnels correspondent à l’emploi pour lequel vous postulez. S’il y a un décalage manifeste entre les deux, le recruteur pourrait douter que vous soyez motivé à évoluer sur le poste ou à rester assez longtemps pour faire la différence.

Vous seriez donc un investissement risqué, surtout dans un contexte où les employés ont tendance à rester de moins en moins longtemps sur le même poste.

En effet, d’après une étude menée par le cabinet Deloitte en 2015, les moins de 35 ans restent en moyenne 2,8 ans sur le même poste, chiffre en constante baisse sur les dernières décennies.

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Un recruteur vous demandera donc de vous projeter pour se sentir en sécurité, pour voir si avec vous il aura le minimum de stabilité qu’il espère sur le poste, sachant à quel point il est coûteux de trouver un talent, de l’embaucher puis de l’intégrer dans la culture de l’entreprise.

Votre réponse doit donc donner une indication au recruteur sur :

  • votre volonté d’exceller (vous aimez le contenu du job et souhaitez donner le meilleur)
  • votre volonté de grandir (vous êtes impliqué et ouvert d’esprit pour continuer à vous développer)
  • votre volonté de durer (vous êtes prêt à rester dans l’entreprise tant que vous y êtes heureux, vous n’êtes pas juste à la recherche d’un tremplin vers une nouvelle opportunité)

Les responsables du recrutement posent également cette question parce qu’ils essaient de découvrir comment les candidats se voient grandir et comment cette croissance peut ou non s’aligner sur la vision de l’entreprise.

Par exemple dans une start-up le périmètre d’un poste peut évoluer d’un mois à un autre et souvent de façon très extensible. Bien que cela puisse être inconfortable, les responsables des ressources humaines espèrent tout de même que vous donnerez le meilleur de vous-même en toutes circonstances, conscient du contexte évolutif dans lequel vous travaillez.


Conseils pour répondre à la question « Où vous voyez-vous dans 5 ans ? »

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De manière générale la bonne pratique consiste à être honnête tout en trouvant le moyen de dire au recruteur ce qu’il souhaite entendre.

Donc en préparant votre entretien d’embauche, vous devez vous poser plusieurs questions.

Quelles sont vos ambitions de carrière à court terme ? À quel point il vous tient à coeur de voir ces ambitions se concrétiser ? Le job pour lequel vous postulez est-il un tremplin vers l’étape d’après, ou est-il tout ce dont vous rêviez à court terme ?

Une fois ces questions liminaires répondues, voici 4 astuces pour bien argumenter votre réponse.


1. Répondez à la question d’abord pour vous-même

Avant d’essayer de formuler une réponse toute faite pour séduire le recruteur, vous devez définir sincèrement vos objectifs de carrière à court et long terme.

Si vous le faites bien, vous devriez être en mesure de répondre du tac au tac si on vous demandait comment vous imaginez le pic de votre carrière, dans quelle filière ou quel poste vous voyez-vous finir votre carrière et quelles compétences aurez-vous besoin de développer pour y arriver.

Les meilleures réponses à ces questions s’obtiennent simplement en échangeant avec des mentors qui font déjà le métier que vous voulez exercer, et qui peuvent vous faire un retour d’expérience qui vaut toutes les recherches sur Google.


2. Montrez que vous êtes excité par le poste

Un recruteur veut être sûr qu’il n’embauche pas quelqu’un qui cherche juste un emploi pour payer ses factures ou pour passer le temps. Il est à la recherche d’une personne motivée, stimulée et portée par des objectifs professionnels clairs.

Si par exemple pour un poste de Commercial un candidat répond à la question ‘Où vous voyez-vous dans 5 ans’ en disant qu’il se voit bien faire un métier manuel en lien avec la terre… Cela peut faire effet de drapeau rouge pour le recruteur, qui déduira que vous n’avez pas un intérêt profond pour le poste, mais qu’il vous servirait de passerelle dans votre projet professionnel.


3. Ne rentrez pas dans les détails

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Au lieu de dire par exemple « Je veux être Directeur Marketing dans 4 ans », parlez plutôt de l’expérience que vous envisagez d’acquérir et des qualités que vous souhaitez développer sur cette période.

En effet, plus votre réponse est détaillée, plus vous vous enfermez dans une case dont vous ne pourrez peut-être plus sortir lorsque les aléas de la vie vous inciteront à faire évoluer votre carrière sur des chemins que vous n’aviez pas envisagés.

Mais surtout, plus vous avez des attentes précises sur votre plan de carrière à 5 ans plus il y a de chances que le poste qu’on vous propose ne remplisse pas toutes les cases. C’est à minima l’analyse que pourrait faire le recruteur en face de vous.


4. Concentrez-vous sur les compétences

Lorsqu’on vous demande de vous projeter dans cinq ans, pour répondre à cette question vous devez penser aux compétences et à l’expérience que vous souhaitez gagner sur la période.

Les réponses types dans ces cas comprennent des phrases comme « Je veux définir un expert en XYZ », « Je me vois évoluer dans un poste de management dans le domaine XYZ ».

Le but est d’allier efficacement humilité et ambition dans la même phrase.


Exemples de réponses à la question ‘Où vous voyez vous dans 5 ans ?’


Si le job proposé correspond à ce que vous recherchez

Il n’y a pas de mal à avoir des ambitions plus tempérées. 

En effet, dans le monde du travail tout le monde à sa place. Aussi bien les carriéristes à tout prix, les ambitieux qui voient toujours plus grand, ou les épicuriens, qui mettent l’équilibre vie privée-vie professionnelle avant tout.

Si le job proposé est tout ce dont vous pouviez rêver, voici un exemple de réponse à donner :

« Je serais déjà vraiment heureux(se) d’apporter toutes mes compétences à l’entreprise sur le poste de [Job pour lequel vous postulez] aussi longtemps que je m’y épanouirai. Je suis quelqu’un qui aime les résultats et souvent ça peut prendre du temps de prouver l’efficacité de son travail. Alors dans cinq ans j’espère être en position de justifier ce que j’aurai amené à l’entreprise. Et si c’est le cas je serai prêt(e) à évoluer au sein de l’entreprise en fonction des opportunités qui se présenteront. »

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Si vous voyez le poste proposé juste comme un tremplin dans votre plan de carrière

L’enjeu est de montrer à un employeur que vous avez l’ambition sans laisser penser que vous vous désintéresserez rapidement du poste qu’on vous propose.

Exemple de réponse : Voici l’une des bonnes façons de le formuler…

« Je suis vraiment enthousiaste quant à l’opportunité d’occuper le poste de [Job pour lequel vous postulez]. Dans 5 ans j’espère être perçu comme un véritable expert sur mon domaine et je suis certain que c’est quelque chose que je pourrai démontrer chez [Nom de l’entreprise]. En construisant ça je serai bien entendu ravi d’avoir plus de responsabilités au sein de l’entreprise. J’ai eu la chance d’observer quelques grands managers par le passé alors d’en devenir moi même un ce serait un bel accomplissement. »

Et au cas où le job proposé n’est pas le job idéal au regard de votre plan de carrière ? Soyez honnête mais diplomate.

Il n’y a pas de mal à dire que vous ne savez pas ce que demain vous réserve et que vous avez pris l’habitude de vous concentrer sur l’année en cours. Et dans l’immédiat votre énergie est pour le job auquel vous postulez.

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Publié par Kliner