Quitter son job sans rien derrière n’est pas exactement ce que j’avais prévu.

Ce jour-là, je m’étais levé comme tous les matins de boulot avant. D’abord le pied gauche, puis le pied droit 😄 qui descend du lit, avec l’esprit toujours un peu lourd, à l’idée que j’allais consacrer 80% de mon temps actif à une activité qui me vidait de l’intérieur.

Mais ma foi ça faisait bien dix ans que se répétait la routine. Alors, un jour de plus…

Arrivé au bureau, je continuais ma routine. J’ouvrais à peine mon ordinateur qu’une collègue venait me faire la bise et engageait la conversation.

Quand soudain, en plein échange, débarquait mon boss, qui maniait depuis longtemps l’art de s’introduire dans les conversations auxquelles il n’était pas invité. Comme si au fond de lui il considérait qu’au bureau, mon espace privé lui appartenait.

Pas de bonjour, ni toute autre politesse : « T’as vu qu’il y avait une prez à 11h ? Faut qu’on accélère ce matin ! »

À cet instant j’ai alors réalisé que ce matin n’était en fait pas comme les 9 136 autres matins (10 ans) de boulot qui avaient précédé.

J’ai esquissé un petit sourire nerveux. Je me suis assis sur mon fauteuil et je me suis dit : « Qu’est ce que je fais là ? »

Qu’est ce que je fais là, alors que je viens ici tous les jours, sans plus rien apprendre ?!

Qu’est ce que je fais là dans un environnement où le quotidien consiste à faire des « prez » ; à perdre des heures à utiliser des logiciels tellement mal foutus qu’ils méritent d’être utilisés uniquement par leurs créateurs ; répondre à des mails de gens qui n’ont pas lu le premier mail que je leur ai envoyé ; contempler en réunion les collègues concourir à l’intervention la moins conne par peur d’être celui qui n’a rien à dire ; chercher le coupable quand il y a un moindre dysfonctionnement, chacun essayant de protéger son job, et non pas de faire progresser le service ; rire à la machine à café avec des collègues comme si on irait ensemble à la mer l’été suivant…

Et savoir que le jour où vous n’êtes pas au café ou à table avec eux, vous faites partie des principaux sujets de conversation. Et croyez-moi, vous ne voulez pas faire partie d’une conversation entre collègues dans votre dos ! (Vous en doutez ? Courrez lire « Jeux politiques au bureau :  Comment reconnaître et contrôler les stratégies de vos collègues« ) 

Bref, après cette courte réflexion, je me suis levé. Et au bout de 30 secondes j’ai avancé vers mon boss, et je lui ai dit « Je démissionne ! »

Pour quelqu’un qui aime la sécurité et l’anticipation, je ne sais toujours pas où j’ai trouvé le courage de sauter le pas. Toutefois je me souviendrai à jamais de ce sentiment de libération qui m’a envahi.

Comme si chaque partie de moi savait que, même en démissionnant d’un job qui me semblait jadis idéal, je venais de prendre la meilleure décision dans ma quête d’accomplissement personnel.

Loin de moi l’idée de vous inviter à poster dès demain une lettre intitulé ‘Au revoir Président ‘ à votre boss.

Quitter son job sans rien derrière reste un acte qui vous précipitera dans les réalités du quotidien une fois l’adrénaline redescendue.

Toutefois, vous êtes seul maître à décider si la nouvelle page que vous ouvrez vous mènera vers un périlleux périple… Ou vers de merveilleuses aventures.

Voici 4 leçons apprises d’avoir osé quitter mon job sans plan B derrière.


1. Vous n’avez pas besoin de l’approbation des autres

Naturellement, quand vous prenez une décision comme celle de quitter votre job sans rien derrière, c’est réconfortant d’avoir les encouragements de vos proches à postériori.

Vous racontez votre histoire en espérant avoir en retour des « Wooow génial, quelle audace, je suis sûr que tu as fait le bon choix ! » ou encore « Bien joué, tu vas enfin pouvoir libérer ton potentiel ».

Malheureusement la plupart du temps ce n’est pas vraiment ce que vous entendrez.

Les gens ont tendance à donner leur avis sur votre vie sans s’imprégner de tout votre contexte. Plutôt que de se taire, ils prennent appui sur leurs échecs et leurs peurs pour influencer vos décisions.

C’est pour cette même raison que rares sont les entrepreneurs qui obtiennent le plein soutien de leur famille quand ils créent leur entreprise.

Mais au final cela n’a aucune importance. Vous êtes la seule personne à devoir se sentir à l’aise avec une telle décision.


2. Quitter son job sans rien derrière c’est effrayant… mais qu’est ce que c’est excitant !

Il y a des expériences qui ont le pouvoir de vous effrayer et vous galvaniser en même temps.

Avez-vous déjà effectué un saut en parachute ? Un tour de circuit dans une formule 1 ? Ou simplement payé pour aller voir un film d’horreur ?

Vous savez que vous allez vous faire peur. Mais une partie de vous sait aussi la satisfaction que vous en tirerez si tout se passe bien.

Quitter son job sans rien derrière fait partie de ces expériences.

Quelques jours après avoir sauté le pas, vous vous sentirez groggy. Comme si vous étiez sous anesthésie, et progressivement vous revenez à vous même, et à une certaine forme de réalité.

Puis selon votre personnalité, vous éprouverez de la peur. « Ai-je vraiment fait le bon choix ? » « N’ai-je pas réagi un peu sous le coup de l’émotion ? »

Mais à l’instant où vous réaliserez que vos remises en cause sont inutiles – car impossible de remonter le temps -, vous vous concentrerez sur l’avenir.

C’est à cet instant précis que votre peur deviendra un puissant carburant qui vous portera vers vos rêves.

L’instinct de survie vous obligera à oser. Et vos compétences vous permettront de faire les bons choix.

À partir de là il n’y aura plus qu’à avoir la patience de voir le succès venir à vous, en se rappelant les 4 piliers de la réussite : Dormir, Planifier, Exécuter & Répéter.


3. Vous ne saurez jamais tant que vous n’oserez pas

Ça peut sonner cliché, certes. Mais ça n’en demeure pas moins vrai.

Vous ne saurez jamais de quoi vous êtes capable tant que vous ne vous mettrez pas en position d’exploiter toutes vos aptitudes.

Dans mon cas, je mentirais si je disais avoir détesté mon travail dès le premier jour.

Au début, sortant des bancs de l’université, j’avais soif d’apprendre. Alors j’appréciais tout ce qui tombait dans ma besace comme une nouvelle opportunité d’apprendre.

Jusqu’au jour où j’ai réalisé que le contenu de mon quotidien était fait de 50% de tâches administratives. 20% de transfert de mails, 20% de réunions où je regardais mes boss jouer les boss et 10% de pause café ou déjeuner.

Dans le même temps, j’avais toutes ces passions, ces idées, ces aptitudes qui vivaient en moi. Et pendant 10 ans de ma vie j’en utilisais à peine 1% chaque jour.

Alors j’ai dis halte au gâchis, j’ai sauté le pas en quittant ce job. D’abord en pensées pendant des années, puis pour de vrai, ce matin-là.

Pour ma vie d’après j’ai opté pour l’entrepreneuriat (mais ça aurait toujours pu être un emploi salarié, juste plus en phase avec celui que je suis devenu).

Aujourd’hui j’anime une équipe de collaborateurs en prenant soin de ne jamais leur donner envie d’écrire un papier comme celui-ci. Je m’épanouis en rédigeant des articles qui sont lus par des centaines de milliers de personnes à travers le monde. Et surtout, chaque jour j’exploite 100% de mes aptitudes, sans frustration.

Je suis accompli, bien que marchant encore sur le chemin de mes rêves.


4. Votre carrière ne définit pas qui vous êtes

Nous avons souvent tendance à nous positionner dans la société par rapport à notre carrière. Mais il est important de se rappeler que votre travail n’est pas qui vous êtes, c’est juste ce que vous faites pour vivre.

Alors en quittant votre job, vous ne vous viderez jamais de vous même. Ne vous sentez donc pas obligé de justifier ce que vous ne faites plus.


En définitive, quitter son travail sans plan B derrière est une décision terrifiante aux premiers abords. Mais le processus naturel qui s’en suit s’avère excitant, enrichissant et gratifiant.

Alors si vous envisagez quitter votre job en quête d’accomplissement, j’espère que ces quelques enseignements vous permettront d’apercevoir la lumière au bout du tunnel.

À lire absolument, si vous osez quitter votre job : 👉 Comment devenir riche en 6 étapes & 8 habitudes

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Publié par Kliner