Et si on parlait de style de leadership ?

Quand on pense aux différents types de leaders, la tentation est de les regrouper en deux principales catégories : les bons et les mauvais. Surtout quand spontanément l’image qui nous vient en tête c’est celle de notre patron qui a l’art de nous hérisser le poil.

Peut-être avez-vous déjà connu un manager qui savait valoriser votre travail et vous inspirer ? Mais aussi peut-être avez-vous croisé ce manager qui était si méprisant que vous vous demandiez même si vous étiez assez qualifié pour lui apporter un café ?!

Quoiqu’il en soit, ces deux images ne reflètent pas toutes les styles de leadership. En effet, il existe une belle variété de types de leader. Chacun présentant des avantages et inconvénients, ce qui le rend plus ou moins approprié selon les situations.

Découvrez les 8 principaux styles de leadership avec leurs avantages et inconvénients.


1. Le leadership directif

Le style de leadership directif prône le donnant donnant. Je vous donne X et vous me donnez Y en retour.

Ce type de leader donne des instructions à son équipe et manie la carotte et le bâton pour récompenser ou pénaliser la qualité du travail rendu.

Ces leaders s’inscrivent dans une démarche très directive qui a le mérite de limiter les approximations, car les attendus pour chaque tâche sont très clairement définis.

Par contre, du fait de la rigidité de ce style de leadership, la créativité et l’innovation sont bridées. 

En effet, les personnes qui vivent sous le joug des ordres incessants d’un tel chef de file ne se donnent plus la peine de penser par elles-mêmes, puisqu’au final, seule la volonté du manager prévaudra.

C’est donc un style de leadership qui peut rapidement s’avérer contre-productif, selon la capacité qu’auront les membres de l’équipe à conserver un certain niveau de motivation en dépit des frustrations.


Vous avez peut-être un style de leadership directif…

  • Si vous agitez souvent la menace de devoir travailler tard pour pousser vos équipes à respecter les délais sur un projet
  • Si vous recherchez constamment de nouvelles idées pour récompenser vos collaborateurs les plus performants

Ce style de leadership est efficace dans un environnement « anarchique » où des résultats concrets et immédiats sont nécessaires. Il permet notamment de mettre à l’épreuve les membres de l’équipe qui avaient pris l’habitude de faire acte de présence sans donner le meilleur d’eux, se reposant sur les efforts du groupe.

Toutefois le leadership directif perd son efficacité sur la durée, au fur et à mesure que la frustration du cadre remplace la motivation des équipes.


2. Le leadership transformatif

Les leaders transformatifs essaient d’améliorer les performances en incitant les équipes à innover et libérer tout leur potentiel.

Ce style de leadership se construit sur une logique de chaines de petits changements qui produisent de grands résultats.

Par conséquent, ils incitent chaque membre de l’équipe à se sentir responsable de leur travail. Ce faisant, les équipes se sentent écoutées, leurs suggestions sont prises en compte, et leur créativité décuplée.

Dans un environnement de leadership transformatif, les équipes sont plus autonomes. Elles ont le temps de respirer et sont encouragées à penser en dehors des sentiers battus.

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Vous avez peut-être un style de leadership transformatif…

  • Si vous essayez de simplifier chaque process pour le rendre plus effectif
  • Si vous encouragez vos collaborateurs à sortir de leur zone de confort et à prendre le pouvoir

Le principal avantage de ce type de leadership, c’est une forte relation de confiance entre les équipes et le manager, tous guidés par une vision commune.

Cependant le leadership transformatif aura du mal à s’exprimer dans un environnement très normé. Aussi, il sera d’autant plus efficace que les équipes seront responsables et feront bon usage de l’espace de liberté créé.


3. Le leadership démonstratif

Les leaders démonstratifs ont un leitmotiv : régner par l’exemple.

Au lieu d’essayer d’inspirer afin qu’on suive leur chemin, ce type de leader va consacrer beaucoup d’énergie à faire pour montrer l’exemple.

En réalité ils sont très altruistes. Ils privilégient le besoin des autres avant le leur. En pratique, ils sont prêts à cesser ce qu’ils font pour expliquer à un collaborateur comment faire son job.

Ce type de leadership implique une extrême exigence envers soi-même, au risque de développer l’un des syndromes de l’imposteur.

Et alors qu’il montre l’exemple, le leader démonstratif s’attend à ce que son équipe fasse au moins aussi bien que lui. Il peut souvent se montrer peu patient avec les sous-performeurs. Et dans le même temps, donner une certaine autonomie aux collègues en pointe.


Vous êtes peut-être un leader démonstratif…

  • Si vous avez l’habitude demander « As-tu besoin d’aide ? »
  • Si vous avez le culte de la to-do list pour vous comme pour vos collègues, et attendez en fin de journée que chaque chose soit faite.

Cette approche a le mérite de booster le moral des équipes, qui se sentent soutenues. Cela conduit mécaniquement à une meilleure performance du groupe et à une meilleure intégration à la culture de l’entreprise. 

Toutefois c’est un style de leadership très exigeant. S’imposer des objectifs élevés tous les jours – et veiller à ce que chaque collaborateur réalise les siens – n’est pas à la portée de tous.

Le leadership démonstratif ne sera que plus efficace au sein d’équipes déjà compétentes. Utilisé à outrance il peut être contre-productif, avec des risques de surmenage ou de démotivation.


4. Le leadership participatif

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Ce type de leader mène leurs équipes de façon démocratique.

Même s’ils sont plus haut dans la hiérarchie, ils s’assurent d’impliquer toute l’équipe dans le processus de décision.

Les leaders participatifs valorisent les idées de chacun, et s’enrichissent du débat qu’ils créent autour de chacune d’elles. Avec eux, on est dans un management horizontal, en opposition totale au management vertical.


Vous êtes peut-être un leader participatif…

  • Si vous pensez que les meilleures réunions sont celles où chaque personne présente peut prendre la parole et être écoutée.
  • Si vous ne ne vous souvenez pas de la dernière fois où vous avez pris une décision importante sans solliciter au moins l’avis d’une tierce personne.

Ceux qui travaillent sous la coupe d’un leader participatif se sentent généralement considérés et respectés. Ils ont une meilleure appréciation de leur environnement de travail et sont moins enclin à aller voir ailleurs.

Cependant il est difficile de faire avancer un groupe quand l’avis de chacun doit systématiquement être mis dans la balance.

En temps de crise, où les décisions importantes se prennent par dizaines et à l’heure, le leader participatif peut rapidement être dépassé.


5. Le leadership autocratique

En opposition totale du leader participatif, on trouve le leader autocratique. Avec lui c’est « Ou tu me suis ou je t’essuie. »

Les leaders autocratiques considèrent qu’ils ont le pouvoir absolu en foi de quoi ils prennent les décisions pour le compte de tous, sans jamais envisager demander un avis. Ils imposent non seulement ce qui doit être fait, mais aussi comment et quand cela doit être fait.


Vous êtes sans doute un leader autocratique…

  • Si vous considérez que le brainstorming c’est une technique de diversion qui freine la prise de décision.
  • Si vous n’aimez pas qu’un collaborateur questionne vos décisions ou vous fasse des remarques en public. Ce que vous dîtes c’est ce qui est. si discussion il doit y avoir, c’est pour la bonne forme, en coulisses.

Avec ce type de leader, les décisions sont prises rapidement. Ce qui a le mérite de faire avancer les choses efficacement. 

Mais tout cheval devient âne quand il doit avancer à marche forcée. En d’autres termes, il est impossible de réaliser des grands projets avec des équipes qui étouffent. Elles peuvent alors se sentir ignorées, frustrées, voire même méprisées.


6. Le leadership bureaucratique

Ce type de leader est assez courant.

En effet, les leaders bureaucratiques sont ceux qui n’ont d’autorité que par leur titre ou leur fonction, mais aucunement par leur charisme, leurs compétences ou leur capacité à être des modèles.

Partant de là, ils dirigent comme ils lisent un manuel scolaire. Experts de la théorie, professionnels de l’élévation par la maîtrise des codes du système dans lequel ils évoluent.

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Vous êtes peut-être un leader bureaucratique…

  • S’il vous arrive souvent de vous demander comment votre prédécesseur gérait une situation donnée.
  • Si vous êtes obsédé à l’idée de vous assurer que tout se fait dans le respect des process.


7. Le leadership superficiel

Le leader superficiel s’oppose quelque peu au leader démonstratif.

Comme son nom l’indique, ce type de leader n’aime pas entrer dans le détail des choses.

Ils s’assurent de donner les outils et moyens nécessaires à leur équipe. Puis à partir de là ils se retirent et prennent de la hauteur, en attendant que l’équipe trouve les solutions pour venir à bout de ce qui doit être fait.

Le leader superficiel fixe le cadre et ne se soucie pas de l’agitation au sein de ce cadre.


Vous êtes peut-être leader superficiel…

  • Si bien que vous soyez le chef d’équipe, c’est toujours un de vos collaborateurs qui présente les résultats du projet que vous pilotez.
  • Si vous intervenez vraiment dans vos projets à deux moments : au début et à la fin.

Ce type de leadership ne fonctionne qu’avec des collaborateurs créatifs, motivés et responsables. À contrario, il peut précipiter au chaos au sein d’une équipe désorganisée. 


8. Le leadership charismatique

Le charisme est cette qualité insondable qu’on a ou qu’on n’a pas. Et précisément, les leaders charismatiques sont par définition remplis de charisme, mais aussi peuvent être chargés d’une vision qu’ils arrivent à partager, qu’ils soient intrinsèquement charismatiques ou non. 

On parle aussi de leadership visionnaire.

Les adeptes du leadership visionnaire ont une personnalité magnétique et ont beaucoup de conviction contagieuse dans ce qu’ils entreprennent. Ce sont des rassembleurs autour desquels on prend plaisir à travailler, et à s’identifier.

Au lieu de pousser les gens à faire par les ordres, ils savent convaincre par des qualités de communication et une force de persuasion. Ils ont cette capacité à faire adhérer chaque membre de l’équipe à leur vision. Ceux-ci qui ensuite s’auto-motivent pour atteindre les objectifs, voire les dépasser.


Vous êtes peut-être un leader charismatique…

  • Si vous aimez et savez faire ces speech fédérateurs de troupe en début, en cours et en fin de projet.
  • Si vous êtes celui qu’on choisit toujours pour prendre la parole à l’occasion d’un toast.

De fait, les leaders charismatiques sont très efficaces dans la capacité à mobiliser les équipes à moindre frais. Toutefois, ils doivent redoubler d’efforts pour rester alertes sur l’analyse opérationnelle… 

Car aussi beaux que soient les discours, ils ne galvanisent que sur une période relativement courte.


Leader par temps de crise ou leader par temps de paix ?

Quel que soit votre style de leadership intrinsèque parmi les différents styles de leadership listés plus haut, tout leader tire le meilleur de ses capacités et des situations selon qu’il traverse une période de crise, de guerre, ou une période de paix, d’effervescence.

Tout entrepreneur vous le dira, lorsqu’on dirige une entreprise et la destinée d’une équipe, on navigue constamment entre euphorie et désillusion, sans aucune nuance entre les deux.

En réalité, que vous dirigiez une église, une entreprise, une association à but non lucratif ou une organisation sportive, vous êtes plus performant soit par temps de paix, soit par temps de guerre. 

En général, les dirigeants en temps de paix sont gentils, patients, compréhensifs, doux, collaboratifs.  

À contrario, les dirigeants par temps de guerre sont impatients, bruyants, abusifs, intolérants, prompts à aller au conflit. Pensez à Steve Jobs.

Voici 16 des principales différences entre un leader en temps de paix et un leader en temps de guerre, inspirées du livre de Ben Horowitz, What You Do Is Who You Are: How To Create Your Business Culture (Vous Faites Ce Que Vous Êtes : Comment Créer Une Culture Pour Votre Entreprise).

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16 Différences entre un leader par temps de guerre et un leader par temps de paix

  1. Un leader en temps de paix sait que suivre les process mène à la victoire. Un chef en temps de guerre n’hésite pas à violer les process pour gagner.
  2. Un leader en temps de paix se concentre sur la situation dans son ensemble et permet aux gens de prendre des décisions à leur étage. Un chef en temps de guerre se soucie des moindres détails, tant qu’ils influencent l’atteinte de l’objectif principal.
  3. Un leader en temps de paix construit des process pour continuer à mieux recruter & dynamiser l’équipe. Un chef de guerre fait cela, mais il trace aussi le chemin pour licencier plus rapidement.
  4. Un leader en temps de paix passe du temps à définir la culture. Un chef en temps de guerre laisse la guerre définir la culture.
  5. Un leader en temps de paix a toujours un plan d’urgence. Un chef de guerre sait que parfois vous avez besoin de chance.
  6. Un leader en temps de paix sait quoi faire avec un gros avantage sur la concurrence. Un chef de guerre est paranoïaque quelles que soient les cartes dont il dispose.
  7. Un leader en temps de paix ne perd que rarement son self-control. Un chef en temps de guerre oscille encore plus vite entre euphorie et dépression.
  8. Un leader en temps de paix considère la compétition comme d’autres navires dans un grand océan qu’ils ne peuvent jamais engager le combat. Un chef en temps de guerre pense que la concurrence se faufile dans leur maison et kidnappe leurs enfants.
  9. Un leader en temps de paix vise à élargir le marché. Un chef de guerre vise à conquérir le marché.
  10. Un leader en temps de paix s’efforce de tolérer les écarts par rapport au plan lorsqu’il est associé à l’effort et à la créativité. Un chef de guerre est complètement intolérant.
  11. Un leader en temps de paix n’élève pas la voix. Un chef de guerre parle rarement sur un ton normal.
  12. Un leader en temps de paix s’efforce de minimiser les conflits. Un chef en temps de guerre accentue les contradictions.
  13. Un leader en temps de paix s’efforce d’obtenir une large adhésion. Un dirigeant en temps de guerre ne s’adonne pas à la recherche d’un consensus et ne tolère pas les désaccords.
  14. Un leader en temps de paix a de grands objectifs audacieux. Un chef de guerre est occupé à combattre l’ennemi.
  15. Un leader en temps de paix forme ses employés pour la satisfaction et le développement de carrière. Un chef de guerre forme ses employés à survivre à la bataille avec l’ennemi.
  16. Un leader en temps de paix ne fait pas d’affaires à moins qu’il ne soit copieusement gagnant. Un chef de guerre fait tout pour survivre.

Alors et vous ? Sauriez-vous dire parmi ces différents styles de leadership celui qui vous correspond le mieux ? êtes-vous plutôt un leader chef de file, un leader par temps de crise ou leader par temps de guerre ? un leader collaboratif, un leader coach… ?

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Publié par Kliner