Qu’est ce qu’une récession ?

Une récession est une baisse importante de l’activité économique d’un pays, qui perdure sur plusieurs mois, voire des années. Les récessions sont considérées comme une partie inévitable du cycle économique, qui oscille à l’infini entre expansion et contraction.

Dans le langage courant, on utilise souvent les termes de crise, de dépression, de ralentissement ou de régression pour parler d’une récession économique mais dans le jargon économique ces termes ont généralement des significations précises.


Quelle est la différence entre récession et dépression ?

La dépression est une récession dont les conséquences sont très sévères sur l’économie et les populations. Le dernier exemple marquant en date c’est la grande dépression qui a démarré aux États-Unis en 1929 avant de se généraliser au reste du monde pour durer 43 mois consécutifs, avant que la dynamique ne s’inverse.

Des récessions « ordinaires » peuvent se traduire par un taux de croissance négatif du PIB pouvant aller jusqu’à -2%, là où pendant une dépression, la chute du PIB peut atteindre les -5%.

S’il n’existe pas de formule économique spécifique pour différencier les deux concepts, la dépression peut donc simplement être vue comme une version plus longue et plus intense de la récession.

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Quand est ce qu’on est en récession ?

Une façon simpliste et non officielle de considérer qu’un pays est en récession c’est lorsque celui-ci présente un taux de croissance négatif de son PIB (baisse du PIB) pendant deux trimestres consécutifs.

Mais ni les économistes ni les États ne prennent appui sur cette approche pour constater un contexte de récession.

Selon les économistes, un pays est en récession lorsque son économie connaît une baisse du produit intérieur brut (PIB négatif), une hausse du niveau de chômage, une baisse de la consommation des ménages ainsi que celle des entreprises, et une contraction de la production industrielle et des salaires, le tout pendant une période prolongée.

La contraction de l’économie doit donc être profonde, globale (à l’échelle d’un pays) et durable pour être qualifiée de récession.

De fait, la récession est un phénomène qui se constate à postériori, une fois qu’il est sérieusement à l’oeuvre. C’est un regard en arrière, et non une projection sur l’avenir. Il n’existe pas de formule mathématiques qui permette de déclarer une récession à l’instant où elle démarre réellement.

Par exemple la dernière récession en France date de 2020, provoquée par la crise sanitaire du Covid-19 et les mesures drastiques de confinement, après qu’on ait constaté entre autres données, un recul de la consommation des ménages de plus de 7%.


Quels sont les effets de la récession ?

Puisque la récession représente un changement brutal de la croissance habituelle d’une économie, la bascule dans une dynamique négative entre baisse de consommation, thésaurisation, et hausse du chômage peut créer une spirale qui s’auto-alimente avec les comportements de panique.

Par exemple, avec la baisse de la consommation des ménages les carnets de commande des entreprises se vident ; celles-ci pour survivre licencient leur personnel, ce qui entraine une hausse du chômage qui peut influer sur le niveau des salaires des nouvelles recrues (n’étant plus en position de force pour négocier du fait du taux de chômage élevé)… ce qui participera encore à faire baisser la demande des ménages.

Il en va de même pour le marché boursier qui connait souvent ce qu’on appelle le Bear market (retournement du marché) lorsque le pays traverse un fort ralentissement, au point d’inverser « l’effet de richesse » ou autrement dit, ne plus inciter les investisseurs à acheter. Or si les prêteurs et investisseurs se retirent, les petites entreprises auront du mal à poursuivre leur croissance et certaines pourraient faire faillite.

Les autres conséquences d’une récession économique sont les taux d’intérêt qui baissent du fait de l’action des banques centrales pour soutenir l’économie. De même que le déficit budgétaire de l’État a tendance à augmenter compte tenu de la perte de recettes (moins d’impôts à collecter), de la hausse des allocations chômage et de la multiplication des programmes de soutien économique auxquels de plus en plus de personnes sont éligibles.

Depuis la Grande Dépression de 1929, les gouvernements du monde entier ont adopté des politiques budgétaires et monétaires anticycliques pour s’assurer que les crises ordinaires ne se transforment pas en quelque chose de beaucoup plus préjudiciable à la croissance de leur économie sur le long terme.

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Qu’est ce qui provoque les récessions ?

Différentes raisons peuvent expliquer le fait qu’une économie finit tôt ou tard, par rentrer en récession.

Ces raisons peuvent être classées en 3 grands ensembles, sachant qu’une raison en se déclenchant peut enclencher une autre :

  • raisons économiques
  • raisons financières
  • raisons psychologiques

Certains économistes observent particulièrement les changements marqués dans l’activité économique, avec une certaine attention portée aux bouleversements industriels.

Par exemple une forte hausse continue et durable des prix du pétrole du fait d’une crise géopolitique peut provoquer une forte inflation sur l’ensemble de l’économie ; tout comme une nouvelle technologie (4G, 5G par exemple) ou un nouveau modèle économique (ubérisation par exemple) peut rendre obsolète toute une industrie, au point de provoquer un choc qui mène à une récession.

Un autre exemple de choc qui peut conduire à une crise économique majeure c’est la pandémie du Covid-19 et les restrictions drastiques prises pour contenir sa propagation. Ce qui a aussi été l’occasion de se rappeler que dans un contexte de mondialisation où des grandes puissances polarisent la production industrielle, une contraction économique chez l’une d’elles peut rapidement se traduire par une contamination au reste du monde.

Derrière les récessions, il peut aussi avoir des facteurs financiers. Il s’agit généralement de l’évolution massive des crédits de consommation et de la hausse du risque financier lorsqu’un nombre critiques de crédits ont été accordés (pendant les périodes fastes) à des personnes ou entreprises qui s’avèrent être en difficulté financière.

En guise de correction, il se produit généralement la limitation des lignes de crédit et le ralentissement de la circulation des devises. Associés à un emballement psychologique, la récession n’est jamais loin. La crise des Subprimes de 2008 en est le parfait exemple.

Il faut noter aussi qu’un tout petit choc économique peut simplement accélérer le démarrage d’une récession qui couvait déjà, du fait du déséquilibre durable de certains paramètres macro-économiques.


4 raisons pour lesquelles les récessions sont bonnes pour l’économie

Depuis la révolution industrielle la plupart des sociétés occidentales ont fait de la croissance économique le baromètre de leur bon fonctionnement. De fait la croissance est devenue la règle et les contractions sont les exceptions à cette règle, qui arrivent tels des effets correctifs de ce cycle économique.

Mais bien que les récessions fassent partie intégrante du cycle économique, elles arrivent de moins en moins souvent et durent de moins en moins longtemps.

En effet entre 1960 et 2021, les 124 récessions qui ont touché les 21 plus grandes économies mondiales ont duré à peine 10% du temps.

Pourtant aussi difficiles qu’elles soient les périodes de crise sont à bien des égards, aussi bénéfiques pour l’économie. Il y a au moins 4 bénéfices identifiés que ces phases de contraction économique peuvent apporter à tout individu ou à une économie.


1. Les entreprises sont écrémées

Les crises économiques majeures sont généralement des périodes où les entreprises dont la croissance ou l’existence reposait sur de mauvais équilibres, tombent en premier.

Si ces faillites ne sont pas immédiatement bonnes pour l’économie du fait de l’impact que cela peut avoir sur le niveau de chômage du pays, à moyen et long terme cela s’avère bénéfique notamment pour les entreprises qui ont survécu et qui se retrouvent avec plus d’opportunités d’affaires pour elles.

D’un autre côté il y a des industries qui historiquement améliorent généralement leurs performances pendant les récessions :

  • Avocats d’affaires. Les cabinets d’avocats qui gèrent les faillites d’entreprises sont en plein boom en période de ralentissement économique.
  • L’industrie de la confiserie. La consommation de bonbons a considérablement augmenté pendant la récession de 2007-2009. En 2008, Nestlé a enregistré une augmentation de ses bénéfices de près de 11 %. Fait amusant, Mars Bars et Snickers ont tous été inventés pendant la Grande Dépression.
  • Services de maintenance. Les consommateurs préfèrent réparer plutôt que remplacer lorsque les lendemains sont incertains. De la voiture au smartphone en passant par l’électroménager, tous les services de maintenance se portent mieux par temps de crise.
  • Supérettes. L’instabilité économique conduit à moins de folies, y compris moins de sorties au restaurant. Avec plus de gens qui cuisinent à la maison, les supermachés en profitent.
  • Bars. Les ventes d’alcool ont tendance à augmenter pendant les périodes économiques difficiles. Aux États-Unis ils ont réussi à identifier que lors de la crise de 2008, la consommation excessive d’alcool – en particulier chez les hommes célibataires non noirs de moins de 30 ans qui étaient récemment devenus chômeurs – avait massivement augmenté.

Parmi les autres gagnants en période de récession on trouve aussi les magasins de vente au détail, ou encore certains investisseurs qui font de bonnes affaires sur les actions et l’immobilier, ainsi que les agents immobiliers spécialisés dans les propriétés saisies.

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2. L’abondance et ses travers laissent place à l’efficience

Les entreprises inefficaces peinent à rester à flot lorsque les ventes ralentissent brutalement.

Une crise économique c’est l’occasion d’optimiser la performance financière des entreprises en se débarrassant par exemple des stocks excédentaires ou en réduisant ses coûts de fonctionnement.


3. Les biens et services retrouvent leur vraie valeur

Imaginez ce qui se passerait si l’économie ne ralentissait jamais…

Si elle est continuelle, la croissance entraîne des salaires plus élevés – ce qui peut sembler formidable sauf qu’à terme cela peut entrainer une forte inflation des biens de consommation courante. Et plus ces biens courants coûtent cher, moins certains consommateurs peuvent y accéder, ce qui est problématique pour l’équilibre d’une société.

La récession permet généralement à l’ensemble du cycle économique de ralentir et de ramener les prix à un niveau plus acceptable.

Cette régulation est aussi vraie pour le marché de l’emploi où par temps faste, de nombreux profils se vendent à prix d’or. Avec notamment les personnes qui vont d’emploi en emploi pour à chaque fois augmenter leur salaire sans que leur niveau de compétences n’augmente au même rythme.

Une fois que survint une crise durable, les entreprises ont tendance à couper les gros salaires (quelques personnes qui coûtent cher) et/ou les grandes masses (quelques catégories d’emplois trop fournies).

En conséquence les personnes qui avaient un salaire non justifié au regard de leur expérience et de leurs compétences se retrouvent sans emploi à un moment où les entreprises qui recrutent recherchent le maximum d’efficience chez chaque candidat, soit le plus de compétence au meilleur prix… C’est à dire l’inverse complet de ce que certains profils ont à offrir : moins de compétences payées à prix d’or.


4. Les individus se remettent en question

Lorsque l’économie est florissante, la plupart des gens ne pense pas à organiser leurs finances, surtout celles qui gagnent déjà bien leur vie, anticipant que le contexte dans lequel elles évoluent ne changera jamais.

La récession est le moment où elles réalisent ou se rappellent que leur santé financière est fragile et qu’il est grand temps de prendre de meilleures décisions financières pour leur avenir.

Le lendemain des crises est donc généralement le moment où de nombreuses personnes s’engagent à de nouvelles résolutions, qu’il s’agisse de vouloir devenir riche ou simplement d’apprendre à épargner pour réaliser tous ses rêves.


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Publié par Kliner